Salima Ben Moumen

MERCREDI 9 NOVEMBRE 05

Le matin, en deuxième partie de son cours sur l’écriture de scénario, Mick a commencé par mettre en évidence qu’une image A, placée à côté d’une image B, donne un sens C. Ceci pour mettre l’accent sur la primauté du visuel dans l’écriture cinématographique. L’expression d’un contexte s’y fait par l’organisation des scènes, par leur durée, non par des explications verbales.
En illustration au cours on a eu le plaisir de voir quelques scènes tirées de films tels que La mort aux trousses de HITCHCOCK, La promesse de DARDENNE Brothers, Le silence des agneaux de DEMME.

L’après midi, j’ai eu le plaisir renouvellé d’aller en tournage avec Ruomi dans les rues de Marrakech. Notre chance a été de passer devant une école à la sortie des enfants. Un groupe d’entre eux m’a reconnue en tant qu’actrice - non que je sois une super star mais la mémoire des enfants, est extraordinaire - Ce fut un cadeau pour moi, et pour les enfants, l’occasion d’exprimer leurs rêves de devenir acteurs, ce qui ne demandait qu’un peu d’attention pour se réaliser. Spontanément et sans hésitation aucune, la rue est devenue une scène et eux des comédiens.

Ruomi qui tournait la scène, suivait un petit garçon qui lui, ne voulait pas devenir comédien. Il voulait juste se faire signer un autographe. Il essayait de se faufiler entre les autres qui étaient plus grands que lui, qui savaient faire du théâtre et qui le remettaient en arrière scène à chaque fois qu’il s’approchait du but. Il a fait montre de courage, de patience et de persévérance. Une fois le fameux papier signé, il l’a rangé jalousement dans son cartable et il est parti en courant avec le rayonnement de la réussite dans le corps.

Le soir, Hakim nous a fait voir des scènes anthologiques, tirées de La trilogie de Apu de SATIYAJIT RAY dont la maestria se passe de tout commentaire. Visionnage qui a été suivi d’un tour de table pour que chacun partage avec tout le groupe son expérience du tournage à Marrakech. Souvent, cette phrase revenait : « j’ai découvert que j’étais… »